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L’Union wallonne des entreprises exhorte à un redéploiement urgent de la Wallonie

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https://plus.lesoir.be/329995/article/2020-10-07/lunion-wallonne-des-entreprises-exhorte-un-redeploi... 2024, la Wallonie devra prendre son destin en main. Les patrons wallons apportent leur pierre à l’édifice au plan de relance Get up Wallonia !​« La Wallonie n’a plus de joker », estime Olivier de Wasseige, l’administrateur délégué de l’UWE. - Bruno Dalimonte.Il est urgent de comprendre l’urgence ! »L’exhortation d’Olivier de Wasseige n’a rien d’une imprécation. L’administrateur délégué de l’Union wallonne des entreprises (UWE) lance au contraire le débat de la relance wallonne dans le contexte particulier de la pandémie qui ne doit pas faire oublier les échéances qui se pointent en 2024, année synonyme non seulement de nouvelle réforme de l’Etat comme l’a décidé la nouvelle majorité fédérale, mais aussi du début de la fin des transferts flamands vers la Wallonie, à savoir 60 millions de plus par an pendant dix ans. « Pour la première année, cela ne représente peut-être que 0,4 % du budget wallon, mais il faudra tout de même aller les chercher !, prévient Olivier de Wasseige. Mais au terme des dix ans, quand on additionne le tout, cela fera un total perdu de 3,3 milliards d’euros, soit une moyenne de 330 millions par an. C’est plus que le budget des entreprises consacré à la recherche et au développement ; c’est la moitié du budget du TEC… On ajoute à cela le fait que le taux d’endettement de la Wallonie est d’environ 160 % du PIB wallon, et qui a doublé avec la crise, et on comprend tout de suite que la Wallonie n’a aujourd’hui plus de joker. Elle doit dès à présent trouver les moyens de se redéployer. »C’est justement ce que l’UWE prévoit en présentant, ce mercredi, un plan en huit points (voir ci-dessous), aux ambitions fortes, fruit d’un long travail de réflexion en compagnie des entrepreneurs wallons. Un plan qui se veut une pierre positive à l’édifice du travail lancé avec le plan Get up Wallonia ! de la majorité PS-MR-Ecolo.Remettre la Wallonie dans le top 10 européen« On ne va pas perdre son temps à gloser sur le retard pris par rapport à la Flandre, souligne le directeur. La Flandre avance d’ailleurs sans nous attendre. On va donc considérer comme un bien le fait que le gouvernement wallon prenne son temps, du moment que cela débouche sur un véritable plan qui permette d’aller chercher au Fédéral et à l’Europe une juste part d’aides pour mettre en route la transition sociale, économique et environnementale capable de remettre la Wallonie dans le top 10 des économies européennes et de la rendre leader en matière d’énergie, notamment en mettant fin aux passoires énergétiques dans le bâti wallon, et leader de l’attractivité en rendant son territoire connecté et intelligent et en réhabilitant son territoire, notamment via un véritable cluster industriel de la réhabilitation. »Redéployer n’est donc pas un vilain mot dans la bouche de l’UWE : « La Wallonie n’a plus de joker. Redéployer, c’est donc avant tout solidifier le tissu économique, avec plus d’entreprises et des entreprises plus grandes (moyenne wallonne de 9,1 salariés contre 11,8 en Flandre), et de l’industrie (14,6 % de la valeur ajoutée wallonne, contre 16,9 % en Flandre), car l’emploi privé est générateur de TVA, d’Impôts sur les personnes physiques et d’impôts sur les sociétés qui permettent de financer toute la vie en société. » Le défit est important puisque l’emploi privé ne représente que 56 % de l’emploi wallon, contre 65 % en Flandre.Voilà qui implique évidemment de miser sur le capital humain. « A commencer par les jeunes, note Olivier de Wasseige. Dans les élèves du secondaire qui suivent une orientation Stem (NDLR, acronyme américain qui regroupe les disciplines des sciences, de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques), il y en a un tiers qui abandonne. Et, en outre, il n’y a que 16 % des étudiants du supérieur qui sortent diplômés Stem, contre 25 % en Europe. Simplement parce qu’on n’a pas réussi à leur faire comprendre les débouchés réels. On peut ajouter aussi le fait qu’on n’arrive plus à trouver du personnel qualifié, en carrelage, en électricité, en maçonnerie… Le Forem fait un travail formidable, mais le différentiel de salaire entre celui qui travaille et celui qui chôme reste trop faible. »Repenser chaque dépenseL’UWE propose donc d’en revenir aux priorités, à commencer par l’établissement du budget base zéro. Il s’agit là d’une nouvelle technique budgétaire, déjà décidée par le gouvernement wallon pour 2021, qui consiste à repenser chaque dépense afin d’allouer les ressources de la manière la plus efficace possible. Voilà qui devrait permettre de dégager 1,5 milliard d’euros par an pour réduire le déficit, la dette et sa charge et ouvrir la porte à des investissements porteurs de création de valeur. Une manière d’éviter les saupoudrages de mesures et d’en revenir aux priorités. Un exemple ? La création d’un IMEC wallon ! On parle ici de l’institut de recherche interuniversitaire de microélectronique et composants basé à Louvain, qui emploie quelque 3.500 personnes de 75 nationalités : « Cela peut paraître être un slogan, mais on ne peut plus garder aujourd’hui 19 centres de recherches en Wallonie. »Enfin, en attendant ce redéploiement wallon, des mesures sont aussi attendues du fédéral pour aider les entreprises impactées par la crise du Covid. C’est que la récupération du chiffre d’affaires d’avant-crise sera plus lente que prévue, avec 10 % de pertes attendues en 2021 et 10 % de risques de faillites. Principalement dans l’Horeca, l’événementiel, la culture et l’aéronautique. Avec comme conséquence une perte d’emplois allant de 35.000 à 50.000 unités. Demande est donc faite pour allonger le chômage temporaire « coronavirus » jusqu’en 2022, avec révision de la situation tous les trois mois, accélérer les procédures de la loi Renault si la situation post-covid amène plusieurs licenciements collectifs ou encore favoriser l’accès volontaire au régime de chômage avec complément d’entreprises dans une situation post-covid toujours : « Cette dernière mesure permettrait peut-être de mieux équilibrer l’emploi des jeunes et des travailleurs plus âgés à revenus élevés. »Un plan en huit pointsMieux gérer, renforcer les chaînes de valeur, innover à tous les niveaux, investir, être une région leader en matière de durabilité, miser sur le capital humain, accompagner les entrepreneurs et les travailleurs et faire des acteurs publics des moteurs du changement. Voilà les 8 actions que l’Union wallonne des entreprises (UWE) propose pour un redéploiement de la Wallonie. « Des mesures plus structurantes, plus fondamentales pour relancer notre économie et atteindre un niveau de développement devant permettre à la Wallonie de rencontrer les besoins et les aspirations de la population et des entreprises et de répondre aux enjeux de ce siècle », appuie le président Jacques Crahay.Dans les propositions, on notera donc le lancement d’un budget base zéro pour stopper le saupoudrage – un exercice qui est également souhaité à la Communauté Wallonie-Bruxelles –, éliminer les doublons et doter la Wallonie d’un bureau régional du plan.Pour ce qui concerne les investissements, l’UWE demande un soutien pour les investissements productifs (infrastructures partagées de R